Aventures à vélo solaire

Comment tout ça a commencé ? Je n'en suis plus très sure. Il me semble que c'était vers la fin mars, j'ai reçu un courriel mal filtré, un gars qui envoyait sans doute des messages en masse pour obtenir un peu d'attention. J'ai oublié les mots exacts, mais il me semble que ce Florian m'écrivait quelque chose comme :

Jeu grandeur nature : réalisez une aventure de rêve en vélo solaire de France au Kazakhstan !

J'ai toujours toujours aimé voyager, mais les jeux de rôles grandeur nature, c'est pas mon truc. Me déguiser avec des vêtements médiévaux ou futuristes pour se taper dessus à coup d'épées en mousse...

Mais voilà, j'étais faible. Je n'avais pas envie de jouer, j'avais besoin de jouer.

Le but du jeu, c'est de concevoir un VAE solaire, un "vélo à assistance électrique" dont les batteries se rechargent à l'énergie solaire, puis de le chevaucher entre les Alpes françaises et le Kazakhstan.

Une trentaine de joueurs seulement auront le privilège de participer à cette édition spéciale. Certains partent même en équipe. Dans la liste des membres, déjà quelques jeunes, quelques vieux, un paraplégique, des geeks. Des Français, surtout. Ils ont l'air d'avoir déjà joué à des trucs du genre, enfin, je ne sais pas, je dis ça sans savoir.

Et puis, ce n'est pas clair qui perd ou gagne dans cette histoire. Je crois que je n'ai pas vraiment besoin d'être la meilleure, seulement de me rendre là-bas, dans la cité d'Astana, et que là se trouvera le dénouement de toutes les quêtes.

J'ai songé à mes (in)compétences technologiques, à ma condition physique qui était pire que jamais et à tout plein de bonnes raison de ne jamais réaliser un tel défi, dans le monde réel : je n'en serais pas capable, d'autant plus que je n'ai jamais fait quelque chose comme ça. Et puis, il y a tellement de personnes qui le feraient mieux que moi, des gens entraînés et compétents. J'aurais dû être plus sportive aussi...

Et puis, pourquoi pas ? Ce n'est qu'un jeu après tout !